FOCUS PALESTINE 20 SEPTEMBRE 2025

POURQUOI UN FOCUS PALESTINE ?

Résumé de la situation
  • Le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une attaque-surprise sur le sud d’Israël, entraînant la mort d’environ 1 218 personnes israéliennes, principalement des civils. Cette attaque a également entrainé l’enlèvement de 251 personnes, dont 58 sont toujours retenues à Gaza et 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
  • Réaction israélienne : En réponse à cette attaque, Israël a promis d’anéantir le Hamas et a lancé une offensive militaire massive dans la bande de Gaza. Les bombardements israéliens ont causé des pertes humaines considérables, avec un bilan (au 12 avril 2025) de plus de 50 000 morts et près de 80 000 blessés, dont certains très gravement majoritairement des civils, femmes et enfants, dont nombre d’enfants amputés.
  • Opérations militaires : L’armée israélienne a mené des opérations au sol à partir du 27 octobre 2023, cherchant à reprendre le contrôle de la bande de Gaza. Les combats ont été intenses, avec des bombardements quotidiens et des affrontements au sol.
  • Crise humanitaire : La situation humanitaire à Gaza s’est détériorée de manière alarmante. Environ 2,4 millions d’habitants manquent de nourriture, d’eau et de soins médicaux. L’ONU a signalé que près de 1,9 million de personnes avaient été déplacées, et la situation a été décrite comme un véritable « enfer » par des responsables de l’OMS.
  • Cessez-le-feu et négociations : Un cessez-le-feu a été instauré en janvier 2025, mais les tensions sont restées élevées. Les négociations pour la libération des otages et un accord de paix ont été compliquées, avec des échanges de propositions entre Israël et le Hamas.
  • Engagements politiques : le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé son engagement à ramener les otages et à vaincre le Hamas. Des discussions ont eu lieu avec des médiateurs, notamment les États-Unis et l’Égypte, pour tenter de trouver une solution durable au conflit.
  • Violences continues : Malgré le cessez-le-feu, des frappes israéliennes ont continué, causant des pertes civiles. Les tensions avec d’autres groupes armés, comme le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, ont également contribué à une escalade régionale des violences.
Caractérisation de génocide par Amnesty International
  • Méthodologie : Amnesty International a mené une enquête de neuf mois, recueillant des témoignages de 212 personnes, analysant des vidéos et des déclarations officielles israéliennes.
  • Conclusions : Le rapport d’Amnesty, publié le 5 décembre 2024, affirme que les actes commis à Gaza répondent à la définition juridique de génocide, en se basant sur :
    • Meurtres massifs : Des frappes aériennes ont tué des milliers de civils, dont 60 % de femmes, d’enfants et de personnes âgées.
    • Déplacements forcés : Plus de 90 % de la population de Gaza a été contrainte de fuir ses foyers, souvent à plusieurs reprises.
    • Conditions de vie insoutenables : Le blocus israélien a entraîné des pénuries alimentaires, d’eau et d’énergie, provoquant une crise humanitaire extrême.
  • Déclarations publiques « Nous combattons des animaux humains », déclarait le ministre de la Défense, Yoav Gallant, dans son discours du 9 octobre 2023, promettant par la même occasion qu’il n’y aurait « pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau » à Gaza.
  • Réactions internationales Des rapporteurs de l’ONU ont également qualifié les actions israéliennes de génocidaires, soulignant l’ampleur des violations des droits humains.
  • Plaintes judiciaires : L’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) pour enquêter sur les allégations de génocide.
Caractérisation de génocide par l’ONU
Selon une commission d’enquête des Nations unies, les attaques d’Israël contre la santé sexuelle et reproductive des Palestiniens à Gaza sont qualifiées d’« actes génocidaires ». Dans un rapport publié le 13 mars 2025, la commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à faire des enfants, notamment à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive.Les conclusions de la commission s’appuient sur deux catégories d’actes génocidaires définies par la convention de l’ONU de 1948 :
  • Mesures visant à entraver les naissances
  • Soumission intentionnelle d’un groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique
La commission a également souligné que des attaques directes contre les installations de soins de santé reproductive ont eu des conséquences dévastatrices, touchant environ 540 000 femmes et filles en âge de procréer à Gaza. Chris Sidoti, membre de la commission, a précisé que, bien qu’ils aient identifié des actes qui peuvent être considérés comme génocidaires, ils n’ont pas encore examiné l’intention derrière ces actes, ce qui est essentiel pour établir un génocide au sens juridique. Israël a rejeté ces accusations, les qualifiant de « fausses et absurdes », et a critiqué la méthodologie de la commission d’enquête. En résumé, l’ONU considère que les actions israéliennes à Gaza correspondent à des actes génocidaires, mais la question de l’intention criminelle reste à examiner plus en profondeur.

La position du gouvernement français
Le ministre des Affaires étrangères (sous le gouvernement d’Attal en 2024), Stéphane Séjourné, a déclaré que « accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral ». La France refuse donc de soutenir les accusations de génocide portées contre Israël. Malgré son refus d’accuser Israël de génocide, la France exprime ses vives préoccupations face au nombre élevé de victimes civiles à Gaza et à la grave situation humanitaire qui en résulte. La France insiste sur la nécessité de respecter le droit international humanitaire, qui impose des principes de protection des civils, et appelle à des mesures concrètes pour assurer cette protection. La France maintient également une position ferme contre le Hamas, le qualifiant d’organisation terroriste et affirmant que la population civile de Gaza ne devrait pas subir les conséquences des actions de ce groupe.

Le 9 avril 2025, Emmanuel Macron a annoncé que la France pourrait reconnaître un État palestinien. Cette déclaration a été faite lors d’une interview diffusée dans l’émission « C’est à vous » sur France 5, à son retour d’Égypte. Il a précisé que cette reconnaissance pourrait avoir lieu « en juin 2025 » lors d’une conférence qu’il coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations Unies à New York. L’objectif étant de demander dans le même temps la reconnaissance de l’État d’Israël par les pays arabes, pour arriver à une situation à deux états.

Dans les médias français
Les médias français présentent une couverture très déséquilibrée du conflit à Gaza, souvent en faveur des officiels israéliens, tandis que le sort des Palestiniens est largement invisibilisé, malgré quelques exceptions notables, comme le quotidien La Croix.

Couverture médiatique des journaux français sur la guerre à Gaza
Les journaux français ont adopté des approches variées dans leur couverture de la guerre à Gaza, qui a débuté le 7 octobre 2023. 
Voici les principaux points relevés dans les analyses :
  • Invisibilité des Palestiniens : Une enquête menée par L’Humanité et l’ONG Techforpalestine a révélé que les médias français, en général, tendent à invisibiliser les victimes palestiniennes. Sur les 13 394 articles analysés, cette tendance est particulièrement marquée dans plusieurs grands titres. (https://www.humanite.fr/medias/armee-israelienne/on-a-affaire-a-un-naufrage-persistant-de-la-plupart-des-medias-dominants-comment-les-journaux-francais-couvrent-la-guerre-a-gaza)
  • Différences entre médias : Bien que la plupart des médias aient été critiqués pour leur biais, La Croix a été mentionnée comme un exemple de couverture plus équilibrée, relayant des informations plus précises sur le conflit.
  • Difficultés d’accès à l’information : Les journalistes font face à des défis significatifs pour obtenir des informations précises, notamment en raison de l’impossibilité d’accéder librement à la bande de Gaza. Cela a conduit à des adaptations dans les pratiques journalistiques, comme le renforcement des cellules de vérification des images.
  • Biais perçu : Certains journalistes et analystes, comme Daniel Schneidermann (analyste des médias et créateur d’Arrêt sur images) soulignent un biais dans la couverture médiatique, qui pourrait découler de la proximité culturelle des médias avec Israël. En revanche, d’autres journalistes, comme Patrick Sauce (journaliste de BFM TV), défendent l’objectivité de leur couverture.
  • Narration et empathie : Les médias sont critiqués pour leur manière de présenter les pertes humaines. Les chiffres des victimes palestiniennes sont souvent perçus comme abstraits et souvent remis en cause avec l’argument que ce sont des chiffres du Hamas), tandis que les histoires individuelles des victimes israéliennes sont plus fréquemment mises en avant avec des photos, récits intimes, vidéos.
Dans la société civile française
La guerre à Gaza a suscité des réactions variées au sein de la société civile française, révélant des tensions autour des questions de soutien à Israël, de solidarité avec les Palestiniens et de dénonciation du sionisme.

Réactions pro-israéliennes
  • Mobilisation des associations pro-Israël : Des organisations comme Israël is Forever et Tzav-9 ont été actives dans la défense des actions militaires d’Israël, affirmant le droit du pays à se défendre contre les attaques du Hamas.
  • Accusations de complicité : Cependant, ces associations font l’objet de plaintes pour « complicité de génocide », accusées d’avoir bloqué l’aide humanitaire à Gaza, ce qui a conduit à des débats sur leur rôle dans le conflit.
Réactions propalestiniennes
  • Soutien aux victimes : Des groupes comme l’Union juive française pour la paix (UFJP) et Urgence Palestine ont dénoncé les conditions de vie des Palestiniens à Gaza, qualifiant la situation de génocide et appelant à une action humanitaire.
  • Plaintes judiciaires : Deux plaintes ont été déposées en France pour « complicité de génocide », illustrant une volonté de la société civile de faire entendre la voix des victimes palestiniennes et de tenir responsables ceux qu’ils considèrent comme complices des violences.
Antisémitisme, dénonciation du sionisme, confusion entre les deux
  • Tensions croissantes : Les manifestations en soutien à la Palestine ont parfois été marquées par des incidents antisémites, ce qui a suscité des préoccupations au sein de la communauté juive en France.
  • Critique du sionisme : Certaines voix dans le débat public dénoncent le sionisme, le qualifiant de raciste et d’impérialiste, ce qui alimente des tensions entre les partisans d’Israël et ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens.
  • Confusion entre l’antisionisme et l’antisémitisme : de nombreux politiciens et médias entretiennent cette confusion : le premier est une critique du sionisme qui est un mouvement politique à la fin du 19e siècle et dont l’objectif était la création d’un état juif. L’antisionisme, pour la majorité des personnes qui le revendiquent, est le fait de refuser, non pas l’existence de l’État d’Israël, mais le fait qu’Israël soit un état juif et non pas laïque, excluant de ce fait tous les non-juifs, religieux ou laïques. Les antisionistes sont aussi anticolonialistes. Ils s’opposent aux colonies juives établies progressivement, depuis la création d’Israël, par des colons israéliens sur des territoires palestiniens, dans le but d’étendre la surface de l’État juif d’Israël et de réduire celle de l’État palestinien. L’antisémitisme est une hostilité systématique envers les Juifs, parce qu’ils sont juifs, et cela partout dans le monde. L’antisémitisme est un racisme et non pas une position politique.
Le FOCUS Palestine est destiné à offrir des regards croisés sur la situation de La Palestine, à Gaza, mais aussi en Cisjordanie : génocide, colonisation, solutions de paix…
Ces regards croisés seront ceux de Pierre Stambul, coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), qui donnera une conférence intitulée « Un point de vue juif sur Gaza et le génocide », de Claudette Cotton, militante anticolonialiste qui, de 2006 à 2019, a participé à la cueillette des olives dans les Territoires occupés de Cisjordanie, et en a rapporté de nombreuses images et analyses, et de Basela Abou Hamed, artiste palestinienne réfugiée, qui présentera son film « D’un exil à l’autre » et assurera le concert de clôture du Focus avec des chants de Palestine, de Syrie, d’Égypte et du Liban, accompagnée par Martine Mounier Chouali.

PROGRAMME DU FOCUS PALESTINE

Les horaires seront déterminés prochainement.
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